Éditions GOPE, 14.5 x 20.5 cm, 582 pages, illustrations noir et blanc, ISBN 979-10-91328-16-6, 29.40 €

mardi 2 mai 2017

Présentation

Si le cinéma japonais est bien connu en France et a régulièrement droit à des rétrospectives et autres publications, il n’en est pas de même pour le cinéma sino-hongkongais. Pourtant, quand le système des studios s’est écroulé dans l’archipel Nippon, à la fin des années soixante, c’est bien la ville de Hong Kong qui a repris le flambeau en devenant le fief de l’industrie dominante de la région. Une position qu’elle conserve encore aujourd’hui grâce au mécanisme des coproductions avec la Chine continentale. Si la critique française a su reconnaître le talent de réalisateurs comme Wong Kar Wai, John Woo, Tsui Hark ou Johnnie To, ceux-ci font office d’arbres qui cachent la forêt.

Police vs Syndicats du crime – Les polars et films de triades dans le cinéma de Hong Kong (titre pris en référence à un long métrage de Kinji Fukasaku) entend réparer ce manque de reconnaissance du cinéma sino-hongkongais en France par l’analyse de l’un des genres les plus populaires issus de l’ancienne colonie Britannique.

City on Fire (1987)

La fascination qu’exerce le monde criminel, les nombreuses possibilités qu’il ouvre en matière d’action et sa capacité à toucher à des sujets sociétaux et politiques ont permis au genre de conserver une popularité constante à l’échelle mondiale. Les réalisateurs officiant dans leurs industries respectives ont su s’adapter aux préoccupations du moment et au goût du public pour toujours renouveler le genre. À Hollywood, les films consacrés à la mafia italo-américaine ont ainsi vu des approches aussi différentes que celles de Sidney Lumet (sur la corruption des services de police à New York avec Serpico), de Francis Ford Coppola (sur l’importance de la famille dans sa trilogie du Parrain) ou de Michael Mann (code d’honneur unissant gangsters et policiers pour Heat), pour ne citer que ceux-là. En France aussi, le polar est demeuré un genre très populaire, que ce soit à travers l’épure d’un Jean-Pierre Melville (Le Samouraï) ou le côté spectaculaire d’un Jean-Paul Belmondo (Flic ou Voyou, Le Marginal). Ces cinéastes ont régulièrement eu droit aux honneurs de publications dédiées. Ils ont été analysés en profondeur et leurs films ont été disséqués dans les moindres détails. La justesse de leur thématique et leurs qualités cinématographiques au sein du genre ont été régulièrement mises en avant.
On ne peut malheureusement pas en dire autant de leurs homologues hongkongais. Et ce alors que les films qu’ils ont signés ont été des succès considérables dans toute l’Asie. Les autres industries n’y ont d’ailleurs pas été insensibles et ont régulièrement pillé le cinéma de la Perle d’Asie pour alimenter leurs productions. Hollywood s’est ainsi abondamment servie dans l’industrie hongkongaise lorsqu’elle avait besoin d’idées originales (citons le cas du premier film de Quentin Tarantino, Reservoir Dogs, au scénario largement inspiré du City On Fire de Ringo Lam) ou de talents nouveaux à mettre en avant. Le genre a également eu les honneurs réguliers de distribution en Europe, dont en France, essentiellement en vidéo. Et pourtant, il n’a fait jusqu’ici l’objet d’aucune publication à l’approche généraliste et cinéphilique, que ce soit en langue française ou anglaise.

C’est une injustice qu’il est temps de réparer et l’un des objectifs de Police vs Syndicats du crime – Les polars et films de triades dans le cinéma de Hong Kong.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

La genèse de <i>Police vs Syndicats du crime</i>

Police vs Syndicats du crime , retour sur la création du livre par Arnaud Lanuque :